Les espèces menacées de La Réunion
Espèces menacées, protégées, de quoi parle-t-on ?
On dit qu'une espèce est menacée ...
... lorsqu'elle est susceptible de disparaitre dans un avenir proche à cause de sa faible fécondité, de la densité variable de sa population ou parce qu'elle dépend de ressources isolées ou imprévisibles. Les espèces classées comme vulnérables (VU), en danger (EN) ou en danger d'extinction (CR) dans la Liste Rouge de l'UICN sont considérées comme menacées.
La Liste Rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) permet de dresser régulièrement le bilan de l'état de conservation des espèces animales et végétales en fonction de plusieurs critères (taille de la population, nombre d’individus en mesure de se reproduire, durée d’une génération, variations des effectifs, aire de répartition, …). Le but de cette liste est d'inviter à agir pour limiter le taux de disparition des espèces mais aussi de guider les politiques en matière de biodiversité.
S’il existe une liste rouge à l’échelle mondiale, il en existe aussi à l’échelle régionale. Deux possibilités existent à l’échelle régionale : soit la région dispose d’un grand nombre d’espèces endémiques ou quasi endémiques, ou elle manque de données concernant le statut des espèces dans la région. A ce moment-là, elle a la possibilité de publier un extrait de la Liste Rouge Mondiale comprenant les espèces présentes dans la région. Soit la région a besoin de données spécifiques sur ses espèces. Dans ce cas, elle peut évaluer les risques d’extinction des espèces au niveau régional et établir sa propre liste. Dans le deuxième cas, une espèce peut être considérée comme menacée à l’échelle régionale, mais pas à l’échelle mondiale. Et inversement.
Quoiqu’il en soit, la plupart des espèces menacées font l'objet de protections, mais ce n'est pas systématique. De nombreux insectes répertoriés comme menacés ne sont pas pour autant protégés. C'est notamment le cas du Phasme Heterophasma multispinosum.
D'autres espèces ne sont pas évaluées par l'UICN et ne bénéficient pas non plus de statut de protection. C'est par exemple le cas de l'araignée Cynapes lineatus.
Cette petite araignée subendémique de La Réunion est pourtant utile à l'écosystème. Elle est ce qu'on appelle un "auxiliaire de culture" : elle permet de réguler les populations d'insectes ravageurs dans la production agricole.
Une espèce protégée ...
... est une "espèce qu'il est interdit de chasser, pêcher, cueillir, détruire, et parfois transporter, vendre, acheter, à tous les stades de développement (œufs, jeunes, adultes) et produits dérivés (peaux, plumes, écailles...), selon une réglementation internationale, nationale ou locale". Cette définition est issue du Glossaire de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel. Les espèces sont protégées par des arrêtés ministériels.
À La Réunion, toutes les espèces endémiques et indigènes d'oiseaux, de mammifères et de reptiles sont protégées. Soit 288 espèces animales et végétales.
Certaines espèces peuvent aussi être protégées sans pour autant être menacées.
C'est le cas de l'Endormi (Furcifer pardalis). Ce caméléon originaire de Madagascar a été introduit par l'Homme à La Réunion en 1830. Il n'est pas menacé et est considéré comme une espèce exotique. Il bénéficie pourtant d'un statut d'espèce protégée ce qui semble assez surprenant.
Enfin, on dit d'une espèce qu'elle est réglementée ...
... lorsqu'elle fait l'objet d'une réglementation moins stricte que dans le cas d'espèces protégées. On peut par exemple limiter les tailles de capture ou le nombre de spécimens prélevés.